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L'association Point d'1 Pacte d'Aureilhan, qui propose des ateliers de boxe anglaise pour tous publics, initiera à la rentrée prochaine des collégiens au «chessboxing». Retour sur une initiative insolite.
Allier la boxe anglaise et les échecs dans une seule et même discipline. L'idée semble un peu folle, mais le mariage improbable entre les deux sports a bel et bien eu lieu. En 2003 apparaît le «chessboxing» : en onze rounds maximum, les chessboxeurs s'affrontent en manches de quatre minutes aux échecs et de trois minutes à la boxe, l'échiquier étant placé au milieu du ring. Le combat entre les deux compétiteurs prend fin lors d'un KO ou d'un échec et mat.
C'est cette discipline que Karim Aiouaz, cadre technique de l'association Poing d'1 pacte, va implanter dans les collèges de Bigorre dès septembre prochain. L'ancien champion de boxe d'Algérie, désormais éducateur et médiateur sportif, explique : «J'ai été contacté par la CPE du collège Pyrénées, Mme Katia Renard, et par le proviseur M. Chales, au mois de mars dernier. Ils cherchaient des activités sportives à promouvoir entre midi et deux. Au lieu de proposer un atelier boxe, j'ai tout de suite pensé au «chessboxing». Le collège était prêt à financer une partie de l'activité, le reste a été assuré par la préfecture et le centre national de développement du sport. Le dossier que j'ai porté a été validé, le financement nous est accordé pour un an».
Tout comme la boxe, la pratique du «chessboxing» permet de canaliser de nombreux jeunes, et porte les valeurs du respect et de la tolérance, principes chers à l'association aureilhanaise.
Karim Aiouaz était présent pour mener les premiers ateliers de chessboxing dans le collège Pyrénées, accompagné de Philippe Phalippou pour l'initiation aux échecs.
«On a mené 5 premières séances d'essais avec Philippe auprès de 42 jeunes, des élèves de sixième et cinquième». Demandant maîtrise de soi, esprit stratégique et courage, ce sport atypique (Ndlr : qui n'a pas encore de fédération nationale en France) a séduit plus d'un collégien.
Le 23 juin dernier, 16 des 42 élèves initiés effectuaient une démonstration devant leurs camarades, au milieu de la cour du collège Pyrénées.
La manifestation se déroulait au moment même de la journée olympique : «Ce n'est pas un hasard, le «chessboxing» est aussi un moyen de transmettre des valeurs républicaines et olympiques» argumente Karim Aiouaz. Dans une ambiance survoltée, les collégiens sont venus nombreux découvrir une discipline quasi-inconnue dans l'Hexagone.
Cerise sur le gâteau, la présence du champion du monde de la discipline, le français Thomas Cazeneuve. «J'étais intéressé pour développer le chessboxing en milieu scolaire, j'ai répondu oui à l'invitation, tout de suite, je trouve ça génial de partager ça avec tous ces jeunes» se réjouit le Montpelliérain de 24 ans.
Une première démonstration qui en amènera une autre, au collège Paul Éluard, lui aussi partenaire, le 27 septembre prochain. En cas de succès pour l'année pilote, les ateliers «chessboxing» seront subventionnés jusqu'en 2024, date des prochains JO.
Simon Aiguedieu